UFR3S
Sciences de Santé et du Sport
Trisomie 21 : une hormone ouvre des pistes de traitement inédites
Il n'existe actuellement aucun traitement viable pour les déficits cognitifs et olfactifs de la Trisomie 21 (T21). Nous montrons dans un modèle de T21 (souris Ts65Dn) que ces symptômes neurologiques sont étroitement liés à une diminution post-pubertaire de l'expression hypothalamique et extra-hypothalamique d'une molécule maîtresse contrôlant la reproduction - l'hormone de libération des gonadotrophines (GnRH) - et semblent liés à un déséquilibre dans un réseau de microARN-gènes connu pour réguler la maturation des neurones à GnRH ainsi qu'à une altération de la transmission synaptique hippocampique.
Les interventions épigénétiques, cellulaires, chemogénétiques et pharmacologiques qui rétablissent les niveaux physiologiques de GnRH abolissent les déficits olfactifs et cognitifs chez les souris Ts65Dn, tandis que le traitement par GnRH pulsatile améliore la cognition et la connectivité cérébrale chez les patients adultes atteints de T21. La GnRH joue donc un rôle crucial dans l'olfaction et la cognition, et le traitement par GnRH pulsatile est prometteur pour améliorer les déficits cognitifs dans ce syndrome. Un tel traitement pourrait potentiellement aussi être bénéfique pour mobiliser la réserve cognitive dans le cadre du vieillissement pathologique du cerveau tel que celui que l’on retrouve dans la maladie d’Alzheimer. Cette dernière piste qui se fonde sur des résultats précliniques publiées dans le cadre de ce travail paru dans le journal Science sera prochainement explorée chez les patients à la Clinique de la mémoire au CHU de Lille.