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04/2025 | Arnaud Waquet, chargé de mission olympique et paralympique ULille, nous raconte Paris 2024

 

Arnaud Waquet, chargé de mission olympique et paralympique ULille, nous raconte Paris 2024

Alors que la 9e édition de la SOP, Semaine Olympique et Paralympique, s’est déroulée partout en France cette semaine, revenons avec Arnaud WAQUET1, Chargé de missions "Olympique et Paralympique" de l'université de Lille, sur Paris 2024 et son héritage pour notre territoire, notre université, notre UFR.

J’ai été volontaire sur les Jeux Olympiques, sur mes vacances, comme assistant des Présidents des Fédérations internationales de Basket la première semaine et de Handball la seconde.

Pour ce qui est de nos étudiants ils ont été fortement impliqués en tant que salariés, apprentis ou bénévoles/volontaires. Certains ont ainsi pu par exemple substituer leur stage de fin d’étude par des jobs CDD sur l’organisation des Jeux. Je citerai deux exemples notables parmi nos étudiantes : la première est intervenue en qualité d’assistant venue manager (Manager d’équipements sportifs)  et s’est occupée d’un équipement à Paris Bercy pendant la durée des Jeux2 ; la seconde a pris en charge sur les 18 premiers mois de sa mission l’héritage olympique et donc la mise en place de programmes développant les 30 minutes d’activité physique quotidienne dans des établissements scolaires, dans des centres aérés, dans des entreprises. Six mois avant les jeux, elle a changé de département pour pouvoir être dans l’organisation opérationnelle et elle s’est occupée de tout l’accompagnement de la Fan expérience, de ce qui a accompagné le décorum de la performance sportive. Et cela elle l’a fait sur plusieurs sites de compétition en région parisienne3.

Personne n’aurait parié même quelques semaines avant l’évènement sur l’engouement que Paris 2024 pouvait générer. Généralement, les 100 jours qui précèdent l’évènement doivent permettre cette montée en tension, mais là, entre le temps politique, le temps géopolitique, les gens ont découvert les Jeux Olympiques le jour de l’ouverture. Pour autant, on sait d’expérience que cela se passera, on l’a étudié, on l’a mesuré. Ce qui m’a par contre surpris, c’est qu’à aucun moment les Jeux n’ont été récupérés, et qu’à l’échelle locale on a pu avoir cette émotion qui constitue le sel des Jeux Olympiques, c’est-à-dire cette mise en dramaturgie du sport : on vit l’émotion car il y a cette incertitude du résultat. Et ça, on n’a rien inventé, mais on l’a vécu sur notre territoire.

On ne se rend pas compte de combien de nations, combien de villes accueillent des Jeux Olympiques sur leur territoire. Somme toute, très peu. Lille les a vécus, et pas avec des épreuves mineures : on a eu la deuxième épreuve la plus visible sur la planète, c’est-à-dire le basket avec des matchs de l’équipe américaine, avec LeBron James, à Lille !

On représente un territoire qui n’existe pas ailleurs : Lille est le lieu d’un grand nombre d’événements sportifs importants et offre un équipement sportif de premier plan. Il n’y a pas d’autres territoires où il y a eu la Coupe du monde de rugby, les Jeux Olympiques et le grand départ du Tour de France en 2025. Les grands évènements sportifs internationaux sont aussi des moments qui permettront de développer de nouvelles formations autour du management des évènements sportifs (notamment à travers le développement de relations internationales et une mobilité étudiante étrangère en direction de l’UFR3S).

Il y aura sans doute à la rentrée 2025 une vague de jeunes qui rejoindront les métiers du sport, car il y aura une meilleure reconnaissance de ces métiers. On s’attend (et il faut bien parler au conditionnel) à ce qu’après avoir eu la vague des licenciés, on ait la vague Parcoursup, alors que l’on ne peut pas accepter plus d’étudiants en raison des limites imposées par le nombre d’installations disponibles ou les normes de sécurité.

Aujourd’hui, l’entrée en STAPS représente la principale entrée dans les métiers du sport. Chaque année cela fait beaucoup de jeunes frustrés qui ne peuvent intégrer nos formations. Nous avons engagé une conversation avec le CREPS4 et avec d’autres opérateurs de formation dans les métiers du sport, notamment le campus des métiers du sport (135 BPM) pour offrir à ces jeunes différentes voies accès aux métiers du sport notamment pour la première année. Par la suite, ces jeunes pourraient rejoindre un parcours universitaire, donc se former à des métiers plus qualifiés avec des passerelles à mettre en place. C’était la raison de la visite du Ministre des sports à Lille en novembre 2024. Il n’y a pas de volonté d’augmenter à l’UFR3S le nombre d’étudiants mais de travailler avec des étudiants mieux préparés à ce qui les attend dans les études universitaires de sciences du sport et de l’éducation physique. Et pour cela nous devons continuer à travailler avec les acteurs locaux.

De nouvelles formations oui, mais surtout des formations déjà existantes qui s’adapteront aux nouveaux enjeux.

Notre UFR3S est la première en son genre : en France, c’est la première fois qu’une faculté rassemble la santé et le sport sous une même étiquette. Nous allons sûrement être le lieu de naissance de nouveaux métiers, non pas de métiers du sport au service de la santé, mais plutôt des métiers de la santé axés sport. C’est le sens impulsé notamment avec la grande cause nationale sur la santé mentale par exemple.

Le sport, comme on a pu le voir dans la semaine olympique et paralympique est un levier important d’inclusion, de lutte contre les discriminations, contre les violence sexuelles et sexistes, … A l’UFR3S, notre collègue Audrey Bécourt a par exemple développé une AUEC sur la question de l’éthique et de l’égalité dans le sport.

Quand on parle de Paris 2024, on parle des Jeux Olympiques, mais aussi des Jeux Paralympiques. Nos étudiants représentent cette génération qui a cassé les codes dans la prise en compte du sport en situation de handicap. On a vraiment cassé les barrières de représentation dans l’insertion professionnelle chez nos étudiants. Pour citer les propos du Président du Comité International Paralympique, qui me disait que Paris 2024 avait réussi à initier cette révolution en créant un même comité d’organisation et un même engouement, c’est ce que l’on appelle la « révolution paralympique ».

[1] Chargé de missions "Olympique et Paralympique" / Référent "Génération 2024" de l'université de Lille et Directeur du Master 2e année "Gestion et Stratégie du Sport"
[2] Clarisse Lilli
[3] Leila Alem
[4] Centre de Ressources, d'Expertise et de Performance Sportive des Hauts-de-France