UFR3S
Sciences de Santé et du Sport
Formation initiale
Retour sur les premières EPOS de France, mi-décembre 2022
Les étudiants de dernière année de pharmacie filière officine ont été, au mois de décembre, la première promotion à participer aux Examens Pratiques Objectifs Structurés, EPOS. Ces épreuves consistent en la mise en situation des étudiants en pharmacie. Ils se sont ainsi retrouvés face à des patients et des médecins simulés suivant un scénario bien précis.
Pour cette occasion, nous avons rencontré trois acteurs de l’examen : le Dr Annie Standaert, coordonnatrice des EPOS et enseignante en pharmacie, Florent, étudiant, le Dr Azzouz jouant le rôle de médecin standardisé.
Coordonnatrice : Dr Annie Standaert
1) En quoi consistent les EPOS ?
Il s’agit des examens de validation du premier semestre pour les étudiants en sixième année du diplôme de docteur en pharmacie, filière officine.
2) Qu’ont ces examens de particulier, et en quoi sont-ils innovants ?
C’est la première édition des EPOS cette année. Le format est innovant car, pour la première fois, ce ne sont pas des examens écrits que les étudiants passent, mais des mises en situation professionnelle qui peuvent prendre la forme d’interaction avec un patient ou un autre professionnel de santé, d’un geste technique à réaliser ou encore de tâches écrites. L’objectif ici est d’évaluer les aptitudes et les compétences des étudiants, là où avant il s’agissait d’évaluer leurs connaissances.
3) Quels en sont les enjeux ?
Cela fait trois ans que je travaille sur l’approche par compétences dans la filière officine. L’objet est de repenser les enseignements pour que les modalités d’évaluation se basent sur des compétences. Les mises en situations avec des patients simulés mettent l’étudiant au plus proche de son futur professionnel : on observe leurs compétences, mais aussi leur attitude, leur approche vis-à-vis du patient, et leur posture professionnelle.
4) Quel est votre premier bilan ?
Hyper positif. Que ce soit les enseignants ou les professionnels d’officine (ndlr : qui évaluent les étudiants), tout le monde est conquis par le format. Les étudiants sont enthousiastes car l’épreuve est cohérente avec ce qui les attend dans leur futur professionnel.
5) En conclusion ?
Je suis ravie de l’enthousiasme, et du collectif qui s’est créé autour de ces examens un peu particuliers. C’est le fruit d’un travail d’équipe qui a bien fonctionné, et je remercie l’ensemble des enseignants, des personnels administratifs et des étudiants qui ont participé à cette première expérience.
Étudiant : Florent
1) Comment vous êtes-vous préparé pour cet examen particulier ?
J’ai révisé mes cours magistraux, mais j’ai surtout révisé les mises en situation que nous avons fait avec les enseignants. On a fait beaucoup de séances interactives dans l’officine pédagogique de la faculté. Les mises en situations sont le reflet de la vie réelle en officine de ville, et c’est sur la ressemblance avec la vraie vie que je me suis le plus appuyé dans mes révisions.
2) Dans quel état d’esprit êtes-vous arrivé ?
Je suis arrivé stressé, angoissé même, étant donné que nous sommes la première promotion à faire ce genre d’examen. Nous avions une idée globale de ce qui nous attendait, mais les précisions ne nous ont été fournies que récemment. En fait, j’avais peur de l’inconnu plus que de mon manque de connaissances.
3) Dans quel état d’esprit en êtes-vous sorti ?
Je me sens libéré, j’ai conscience que mes connaissances ont été mises à profit. C’est plus satisfaisant de sortir de cet examen que de sortir d’un examen écrit : sentir que j’ai la capacité de répondre du tac au tac dans une simulation, c’est la preuve que j’ai acquis des compétences au cours de mes années d’études. C’est valorisant pour nous. De même, être évalué par une personne physique, plutôt qu’à travers une feuille d’examen écrit, rend l’expérience plus réaliste, plus humaine.
Médecin standardisé : Dr Ramy Azzouz
1) Qu’est qu’un patient ou un médecin standardisé, et quel est son rôle ?
Le patient ou médecin standardisé joue le rôle d’interlocuteur du professionnel : on joue un patient qui, comme dans la vraie vie, irait au comptoir de l’officine pour demander un médicament, un renseignement, ou pour se faire vacciner, ou bien on joue un médecin dans le cadre d’un échange professionnel. La notion de « standardisé » est très importante, on est briefés de telle sorte qu’on reproduise à l’identique un scénario pré-établi très précisément face à chaque étudiant qu’on rencontre, afin que chacun soit évalué de manière identique et fiable.
2) Qu’avez pensé de l’expérience ? Comment vous sentez-vous ?
L’expérience est enrichissante parce que ça permet de coller avec ce qui est vraiment attendu d’un pharmacien. Je me suis senti parfois troublé, souvent impressionné, notamment par le niveau de compétences que pouvaient avoir les étudiants, qui relevait plus pour moi d’un niveau professionnel que d’un niveau étudiant.
3) A quoi vous attendiez-vous, et est-ce que la réalité diffère de vos attentes ?
Je suis arrivé très ouvert, comme c’était la première fois que je jouais le rôle de médecin standardisé, et prêt à affronter l’imprévu. En pratique, je n’ai pas été déçu car, grâce aux équipes de PRESAGE, l’organisation était très bien huilée, et car un réel effort avait été fourni pour la standardisation. Cela fait que mon rôle a été beaucoup plus facile à incarner que ce à quoi je m’attendais. En effet, les documents support sont tellement complets et clairs que je n’ai très rapidement plus eu besoin de m’appuyer dessus.